Description

Buste de faune, ou Herme [sic]. Vers 1843.

Épreuve sur vélin crème de l’état définitif, signée dans la planche.

De toute rareté : nous n’avons retrouvé que trois autres épreuves de cette estampe. La première est conservée aux Archives Communales de Grasse. Les deux autres (dont une d’un état moins travaillé) sont en mains privées.

De Charles Nègre, on retient surtout les prises de vues architecturales et clichés pittoresques des gamins de Paris. Le reste de son œuvre, en particulier celui antérieur à sa carrière de calotypiste, demeure encore mal connu et peu étudié. Exception faite de l’héliogravure, développée conjointement à sa pratique de la photographie, l’œuvre gravé de Charles Nègre semble se résumer à quelques très rares eaux-fortes d’étude. Nous n’en avons dénombré que trois (le Buste de faune, v. 1843; L’Autoportrait d’Ingres et divers croquis, v. 1845; Les Sorcières, v. 1850), auxquelles pourrait peut-être s’ajouter une Scène pastorale (v. 1850), héliogravure qu’il retravailla à l’acide par morsure directe. Notre Buste de faune constitue un rare témoignage des années de formation de Nègre dans la capitale. Sans doute fut-t-il exécuté dans l’atelier de Paul Delaroche, que l’artiste, parallèlement aux cours de l’École des beaux-arts, fréquenta de 1839 à 1843. La copie d’après l’antique, ou de moulages en plâtre, est en effet un exercice académique incontournable. Nègre en tire une image forte, d’une grande épure et économie de moyens. L’austérité marmoréenne de cette figure n’est pas sans nous évoquer, à un siècle de distance, le portrait de Baudelaire gravé par Villon. Eclairée d’un jour cru, elle atteste déjà du goût de son auteur pour le clair-obscur, dont il fera un usage magistral en photographie et gravure héliographique.

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